Référendum en Catalogne, une question européenne

Que penser des images de chaos, de fureur et au final de l’impasse totale quant à une solution institutionnelle pour régler le conflit catalan ?

Une chose est sûre, c’est que les violences disproportionnées commises lors de ce processus référendaire sont inadmissibles.

Sinon, nous ne pouvons que renvoyer les acteurs dos-à-dos.

Le gouvernement Rajoy de Madrid qui a interdit la tenue de ce référendum, n’est pas respectueux du droit fondamental des peuples à disposer d’eux-mêmes.
En effet, d’autres gouvernements ont déjà accepté d’organiser de telles consultations. Les Ecossais ont eu le leur en 2014, les habitants de la Nouvelle-Calédonie se détermineront l’année prochaine sur l’indépendance de l’île vis-à-vis de la France.

De l’autre côté, le gouvernement séparatiste catalan qui par son jusqu’auboutisme et l’organisation précipité de ce référendum, n’est pas exempt de reproches.

Quant à l’Europe, elle a brillée par sa discrétion. Elle qui a pourtant un rôle majeur à jouer dans cette crise.

La raison en est simple, c’est que la construction européenne à l’œuvre depuis plus de soixante ans, a sérieusement boosté les revendications d’autonomie locale.
Les citoyens ont vite fait de comprendre que si des compétences peuvent être transférées vers le haut à Bruxelles, d’autres compétences peuvent êtres transférée vers le bas, en l’occurrence à la collectivité de Catalogne.

Comme le souligne Ulrike Guérot, la construction européenne n’est ni neutre, ni pacifique. C’est une révolution populaire qui remet le citoyen européen dans un mouvement de contestation de l’ordre étatique établi.

ll est donc quasiment sûr que la construction européenne se fera au détriment des Etats et des Nations qui ont eux-mêmes lancé le processus européen.

En conclusion, les responsables et les élus de l’Europe – construction à l’origine de ce chaos – seraient bien inspirés d’agir pour trouver une solution institutionnelle et pacifique à ce conflit.