Je soutiens personnellement le référendum organisé par Tsipras ce dimanche 5 juillet.
Les Grecs subissent depuis trois ans un plan d’austérité qui ne laisse espérer aucun redressement économique. Il est donc temps après des années de désespoir et de souffrance que le peuple se prononce clairement sur la poursuite de ce plan de sauvetage que beaucoup d’économistes de renom trouvent absurde car complètement inadapté à la situation.
Un référendum pour démocratiser le processus politique européen.
La construction de la monnaie unique échappe à toute consultation populaire.
De là découle, en partie, la malfaçon congénitale de l’euro. Car il ne peut y avoir de monnaie forte et stable sans adhésion des populations concernées, sans cohésion sociale et sans institutions monétaires fédérales.
Ce référendum est donc une opportunité pour d’une part, redonner de la légitimité aux politiques européennes et d’autre part, dénoncer les faux semblants démocratiques qui n’ont que trop duré dans la vie politique européenne.
Un référendum qui bouscule les institutions européennes.
Jusque là, gentiment protégés des déflagrations que provoquent leurs décisions sur la vie des Européens, les responsables de ce marasme FMI, BCE, Commission et Eurogroupe ne peuvent plus désormais ignorer les peuples.
Ont-ils pu seulement réaliser un jour l’impact de leurs décisions implacables sur la vie des eurocitoyens ? Il faut croire que non, à l’air déconfit des représentants de la Troïka – Juncker, président de la Commission en tête – à l’annonce du référendum.
C’est une petite victoire de voir ces technocrates prendre un uppercut démocratique de la part de Tsipras en pleine face. Et sans doute l’espoir d’en finir avec des décisions discrétionnaires de la part de technocrates zélés mais trop coupés des réalités.
Certes les institutions sont responsables, mais certainement pas coupables.
Un référendum qui pointe du doigt la lâcheté des partis politiques.
Car les coupables de ce chaos grec sont les leaders des partis traditionnels, Parti Socialiste, SPD (parti socialiste allemand), Républicains, CDU (conservateurs allemands), UDI, Verts.
Ces politiciens lamentables ont laissé entrer la Grèce dans la zone Euro en passager clandestin, sans seulement se questionner sur la pertinence et les conséquences de l’appartenance de ce pays à la zone euro.
Coupables aussi les partis grecs PASOK et Nouvelle Démocratie qui ont trahi avec un cynisme démesuré le peuple grec et les peuples européens en présentant – avec la complicité des banques – des comptes publics falsifiés pour adopter la monnaie unique et bénéficier d’une manne financière à bon compte.
Un référendum qui met en lumière la nécessité du changement
Ne soyons pas naïfs, ce référendum décidé par le Premier ministre grec ne l’a été que par contingence politicienne. Acculé lors de négociations, Tsipras n’avait d’autres choix que de s’en remettre à la décision du peuple qui se retrouve par là même, otage des négociations.
Mais, force est de constater que ce référendum inédit, par son caractère événementiel et pour le moins précipité, aura su ouvrir les débats sur une large échelle.
Ce référendum nous oblige tous aujourd’hui à prendre conscience de la nécessité d’une réforme radicale du fonctionnement de la vie politique européenne et de ses institutions.
C’est une évidence, l’Europe doit aujourd’hui entrer de plein pied dans un âge de raison citoyen.