Référendum de 2005, un Non pour un bien

Le 29 mai 2005, les Français rejetaient par référendum la Constitution européenne. Les Néerlandais allaient leur emboiter le pas quelques jours plus tard.

La déception a pu être immense sur le coup. Mais, cela nous aura appris deux choses importantes à nous, militants pro-européens.

D’une part que l’Europe est un sujet politique. En effet, les Traités et directives édictés à Bruxelles ne sont pas neutres. Elles impactent de façon significative notre vie de tous les jours, façonnent nos sociétés et déterminent des gagnants et des perdants.

Les élargissements successifs basés sur le modèle libéral ont bouleversé le marché de l’emploi, les salaires et la protection sociale. L’extension de Schengen a eu des répercussions sur les flux migratoires internes et externes, sujets devenus aujourd’hui préoccupants pour beaucoup d’entre nous.

Après le Non de 2005, nous avions donc l’obligation d’analyser en profondeur les textes estampillés « Bruxelles » et d’évaluer si telle ou telle mesure était juste pour l’ensemble de nos concitoyens et bonne pour le futur de notre société. Bref, nous devions prendre parti.

Dès lors, c’est le second point, notre prise de parole ne pouvait plus se limiter à des actions pédagogiques décriant de manière impartiale les institutions et les politiques européennes. Car il faut bien l’admettre, notre campagne très pédagogique de 2005 n’a pas su interpeller les citoyens et à fortiori convaincre les électeurs.

Nous ne pouvions produire que quelques argumentations juridiques rassurantes sur certains points du Traité et notre campagne – malgré quelques succès – ne pouvait rester que confidentielle et élitiste.
Qu’avions nous comme slogans à opposer à des formules  électoralement efficaces, auprès des électeurs, comme le très parlant « plombier polonais » ? Rien ou quasiment rien.

Et ce n’est pas la campagne officielle catastrophique en faveur du Oui, mise en œuvre par Jacques Chirac qui nous aura aidé ! La diffusion auprès des électeurs de l’intégralité du Traité – texte compris par tout au plus une centaine de personnes dans le pays – relevait soit d’une grave incompétence soit du plus profond dédain pour les Français.

Et en politique, il n’y a pas pire marque de mépris que de ne pas se mettre à la portée de ses concitoyens.

Le Parti Fédéraliste Européen que je préside a su faire évoluer son action.
Aujourd’hui, c’est grâce à des prises de positions claires et une communication accessible que nous essayons de redonner envie à nos concitoyens de participer à la vie politique française et européenne.